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Journal de bord – Team Afrique – Semaine 2

Semaine 2 (13/03 - 19/03), depuis le Maroc


Bonjour à tous et bienvenue dans le journal de bord! Retrouvez ici toutes les semaines des nouvelles de chaque groupe, des anecdotes, des récits de rencontres et de voyages.

Au programme du journal de bord de cette semaine la découverte du Moyen-Atlas dans la ville d'Azrou, la visite guidée de la forêt de cèdres environnante, et notre migration vers le froid du Haut-Atlas à travers les villes de Rich et Agoudal.


Nous sommes arrivés dimanche en fin d'après-midi à Azrou, dans une région du Maroc très différente de la côte. Après une première partie de trajet jusqu’à Meknès à travers un paysage plat et agricole, le terrain s'est peu à peu vallonné, puis s'est couvert de végétation. A notre arrivée dans la ville du Moyen-Atlas, nous avons rapidement compris l'importance de la forêt environnante pour la région. Celle-ci commence dès la sortie de la ville, pour s'étendre jusqu'aux cimes des monts environnants, et sera le principal sujet de notre étude dans cette région. Elle fait, dans sa grande majorité, partie du parc national d'Ifrane, et est concernée par de nombreuses actions de protection. Après un passage obligé par la laverie pour retirer cette persistante odeur de poisson qui nous a suivi depuis Larache sur nos vêtements, nous avons pu profiter de la vue depuis la terrasse de l’hôtel.

Dès le lendemain matin, après avoir fait une petite visite non programmée dans l'entrepôt d'un marchand de tapis, persuadé que le transport d'un tapis de plusieurs kilos dans nos sacs déjà très chargés ne posait aucun problèmes, nous somme allés prendre des renseignements à l'antenne régionale du Haut Commissariat des Eaux et Forêts. Nous y avons été reçu par Mr. Lahcen OUKANNOU, le responsable de la conservation de la biodiversité du parc et du développement de l'écotourisme, qui nous a fait une présentation détaillée de l'emblématique forêt de cèdres de l'Atlas, de ses évolutions récentes des risques et des actions de protection menées. Nous avons ainsi pris conscience de la fragilité de cet écosystème, mais aussi de son importance immense sur l'économie de la région et la ressource e eau d'une partie importante du pays. En effet, 40 % des ressources en eau du Maroc sont liées à la région du Moyen Atlas, et la forêt, en facilitant l'infiltration de l'eau dans le sol, en aidant la formation des nuages et en luttant contre l'érosion et les crues y est prépondérante.

Comme la meilleure manière de découvrir une forêt et son écosystème est quand même de s'y rendre, nous avons programmé une visite guidée de celle-ci pour le lendemain. Depuis le centre d'Azrou, nous avons commencé l'ascension des monts environnants, accompagnés de Mr. Khalid KAMAR, rencontré à la suite de l'entretien de la veille. Cet amoureux de la forêt, guide depuis 14 ans est président d'une association de protection du singe Magot, espèce endémique de la région à l'état sauvage très dépendante de la forêt de cèdres. Durant toute la durée de la randonnée, il nous a donné des explications très intéressantes sur toutes les différentes plantes, leurs vertus et leur utilisation, chacune pouvant curer certaines maladies, être utilisée en tant que condiment ou étant un indicateur intéressant de la santé de la forêt. Par exemple, le lichen est un très bon indicateur de non-pollution, et la pivoine ne pousse que lorsque le climat est optimal. Chaque parcelle de cette forêt donnait lieu à une anecdote. Que ce soit une anecdote de tournage du film « Des hommes et des dieux », un souvenir de la végétation disparue, un impact visible du changement climatique et de l'action de l'homme sur la forêt ou les fruits d'une action de protection réussie, chaque histoire était plus intéressante que la précédente.

La pause déjeuner fût le théâtre d'une chasse au sanglier, à laquelle nous ne savions pas vraiment si nous voulions qu'elle soit fructueuse. Nous suivîmes sans bruit notre guide pendant plusieurs minutes sur une piste jalonnée de traces fraîches, mais rien n'apparut. Nous n'avions pas trouvé de sanglier, mais au moins aucun sanglier ne nous a trouvé non plus !

Après la pause déjeuner, une pause photos, une pause observation des bousiers, une pause sieste et une nouvelle pause photos, nous nous sommes arrêtés devant les singes Magot pour une interview plus formelle au cours de laquelle nous avons mieux compris que tant que les locaux ne seront pas sensibilisés à l'importance de la forêt, et qu'ils ne seront pas impliqués dans les différents projets, ceux-ci sont voués à l'échec.

Nous avons terminé la journée par un thé chez notre guide, et un petit jeu de dégustations de plantes lors duquel nous avons pu constater les progrès que nous avons à faire dans ce domaine.

Jeudi, journée de voyage vers Rich, dans le Haut-Atlas. Une fois encore, le paysage a totalement changé en quelques kilomètres, menant à un environnement quasi lunaire, avec très peu de végétation. A Rich, nous avons été accueillis très chaleureusement par un local, qui nous a aidé à retrouver notre contact sur place et nous a offert un dromadaire en osier qu'il a réalisé en quelques minutes devant nos yeux. Nous avons alors retrouvé notre contact, Mr. Mohamed MOUSSAOUI, à la terrasse d'un café. Nous avons longuement discuté avec ce spécialiste de la lutte contre l'érosion de l'association Akhiam, que nous allons suivre pendant une semaine. Après une nuit à Rich, dans un hôtel où la poignée des toilettes avait une fâcheuse tendance à nous rester dans la main, nous sommes partis pour Agoudal, la ville la plus haute du Maroc (2300 mètres d'altitude). Nous avons effectué la première partie du trajet à bord d'un mini-bus vers le village de Bouzmou, à travers une route goudronnée, bien que pleine de trous. Nous avons ensuite pris un deuxième mini-bus pour Agoudal, mini-bus bondé ayant pour sièges des tabourets et au sein duquel tout le monde s'est démené pour que l'on puisse s'asseoir. Une fois arrivés, nous avons rapidement pris nos quartiers auprès du poêle de notre auberge, pour nous protéger du froid très peu africain de la région. Nous voici donc bien arrivés là ou nous allons passer les six prochains jours, en immersion totale dans la culture des berbère des montagnes.

Retrouvez-nous la semaine prochaine pour suivre la suite de nos aventures dans le Haut-Atlas !


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