Journal de Bord - Team Afrique - Semaine 18
Semaine 18 (04/07 –10/07), depuis Madagascar
Bonjour à tous et bienvenue dans le journal de bord! Retrouvez ici toutes les semaines des nouvelles de chaque groupe, des anecdotes, des récits de rencontres et de voyages.
Au programme du journal de bord de cette semaine une invitation spontanée dans un ministère, un week-end sur la côte est et des retrouvailles appréciables.
Mardi 04/07, nous reprenons les taxis B locaux pour nous rendre à un rendez-vous avec l'ANAE, association pour le développement rural et la protection de l'environnement à Madagascar. Leurs projets se focalisent notamment sur la lutte contre l'érosion, sujet incontournable de notre étude en Afrique quel que soit le climat, le niveau de vie et l'environnement. Ils nous ont entre autre expliqué leur approche avec les villageois, les difficultés rencontrés, qu'elles soient financières ou sur le terrain, mais également raconté quelques anecdotes savoureuses. Après cela, nous repartons à la recherche de l'association WWF. Ce que certains supports internet présentaient comme le ministère de l'environnement que nous cherchions était depuis 2008 devenu le ministère du tourisme. Devant l'établissement, nous demandons des renseignements à l'accueil avant qu'un membre nous invite à rentrer pour discuter sans même savoir la raison de notre venue. Nous affirmant « Autant rentrer et discuter maintenant que vous êtes là !», nous le suivons dans un salon plutôt classe. A quelques mètres du bureau du ministre, se tient une discussion dont nous n'arrivons pas encore réellement à comprendre l'origine avec à la fois une publicité de la richesse touristique du pays, une caricature des malgaches et quelques explications très théâtrales du changement climatique sur l'île. Après cette rencontre hors du commun, nous rentrons, avec cette fois-ci, on l'espère, la bonne adresse de WWF.
Mercredi 05/07, aujourd'hui, pour des raisons notamment de problèmes de clés, nous restons à la maison. Toutefois, ce n'est pas le travail qui manque. Journée assez complète donc mais pas très passionnante.
Jeudi 06/07, pas de rendez-vous aujourd'hui mais le désir de sortir nous pousse à retourner flâner au parc Tsimbazaza qui regroupe zoo, arboretum, lac et quelques présentations de l'architecture malgache. C'est sur une pelouse, en sortant un jeu de carte qu'une jeune fille nous aborde et se joint à nous. Nous découvrons alors quelques jeux locaux durant quelques temps avant de faire un dernier petit tour et rentrer.
Vendredi 07/07 , munis de nos sac, nous nous rendons dans une petite gargote pour profiter d'un bon café et de quelques beignets avant de retrouver Charline. Après une journée avec elle à visiter les différents chantiers familiaux, avoir fait quelques courses et attendu patiemment que Honoré, son époux, rentre du travail, nous prenons la route à la tombé de la nuit direction Vatomandry, sur la côte est, où le couple possède des plantations d'ananas. Cette route, qui est parmi celles en meilleure état de l'île, serpente sur environ 270 km avec de nombreux croisements difficiles, des trous et les surprises nocturnes qui rythment le trajet. C'est avec l'éclat de la pleine lune, durant une longue descente nous faisant quitter les hauts plateaux, que nous devinons une végétation qui se densifie. Les maisons en argile laissent peu à peu place à des cabanons en bois. Après 6h de route et un peu de riz, nous nous couchons avec la hâte de découvrir de plein jour la côte est malgache.
Samedi 08/07, c'est au matin que nous découvrons Vatomandry, ville portuaire composée majoritairement de huttes faites en ravinala, sorte de palmier endémique de l'île. Le charme de ce village du bout du monde, de son marché où sac plastique rime avec feuille de bananier et où les fruits exotiques côtoient les poissons, nous ont rapidement séduit. Les pouce-pouces circulent de part et d'autre tels que dans les plus belles villes asiatiques. Après cette belle découverte, nous partons avec Honoré, Charline et leur gardien en direction de leurs différentes plantations d'ananas. Ce fut pour nous une bonne occasion d'en apprendre davantage sur ce fruit étrange qui, pour ceux qui se demanderaient, pousse à même le sol tel un petit cactus. Nous en avons également appris plus sur la végétation environnante, sur les pratiques agricoles et sur les régimes de pluies. Nous avons pu observer l'efficacité de cette culture avec notamment un ananas de 5kg. En décembre, ils peuvent atteindre plus de 8kg. Après le repas de midi, nous nous rendons dans le quartier des pêcheurs à la rencontre de leur petite association locale. Notre discussion porta sur les méthodes de pêche, les variations de la ressource halieutique et l'impact des cyclones sur leurs activités, le tout sous un temps qui s'est dégradé. Nous avons fini l'interview sous une forte pluie que nous n'avions pas vue depuis le début de notre voyage et des vents courbant les palmiers, cocotiers et autres arbres tropicaux. Cette rencontre fut riche en informations, en anecdotes, et en témoignages, notamment sur la violence des cyclones et leur sentiment d'abandon. Le soir, nous rentrons prendre une douche chaude pour oublier cet événement pluvieux avant de déguster du bon poisson devant un Federer des grands soirs.
Dimanche 09/07, après quelques échanges de raquettes de plage, nous reprenons la route car Honoré doit reprendre le travail lundi. Ce trajet retour est l'occasion pour nous de découvrir les paysages de forêt tropicale dense longeant la route mais également les falaises du haut plateau, barrière naturelle face aux cyclones protégeant notamment Tana. Sur le chemin nous découvrons aussi les larges étals colorés de fruits exotiques et nouveaux pour nous.
Lundi 10/07 , nous avons rendez-vous avec trois amis de notre école à Grenoble. Thomas, Florian et Luc ont passé trois mois à Madagascar autour d'un projet avec Hydraulique Sans Frontière : Eau'tour de l'île, visant à effectuer des suivis de projets passés. Comparer nos expériences respectives et retrouver ces bouilles familières nous a fait très plaisir ! Après un bon, long et copieux repas dans un petit restaurant de la capitale, nous partons pour la Rova, ancien château de la reine surplombant la ville. De là, une magnifique vue sur Tana, plus au calme et hors du nuage de pollution qui commence à nous gratter la gorge. En rentrant, nous découvrons ce qu'est de prendre un bus à l'heure de pointe ! Après avoir laissé passer bien 10 bus, nous parvenons à en prendre un. Après quelques minutes d'embouteillages, le bus s'arrête net, panne sèche. Heureusement pour nous, il ne nous reste que quelques centaines de mètres à parcourir. Nous ne savons toujours pas si cette panne était réelle ou si c'était une ruse pour retourner dans le centre faire le plein de nouveaux clients sortant du travail. Aussi étrange que cela puisse paraître, d'après Honoré et Charline, cette hypothèse n'est pas du tout absurde et tout à fait réaliste !
Retrouvez-nous la semaine prochaine pour de nouvelles anecdotes de Madagascar !