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Journal De Bord - Team Afrique - Semaine 17

Semaine 17 (27/06 –03/07), depuis Madagascar

Bonjour à tous et bienvenue dans le journal de bord! Retrouvez ici toutes les semaines des nouvelles de chaque groupe, des anecdotes, des récits de rencontres et de voyages.

Au programme du journal de bord de cette semaine, une réunion de village, plusieurs rendez-vous très constructifs et un week-end de récupération.


Membre du village nous faisant part de son expérience

Mardi 27/06, Henri, ainsi que ses deux frères Tonton Jeannot et Tonton Dapierre ont organisé un « focus groupe » avec les habitants du village d'Ambatofotsy afin de nous permettre d'avoir leurs ressentis sur l'évolution de leur climat ces dernières années. Ainsi, au centre du village, qui se trouve être en réalité le croisement entre les deux uniques allées, à l'aube, bon nombre de villageois ont honoré le rendez-vous. Cela donna lieu à une scène très originale avec trois « Vazas » armés d'un appareil photo, d'un cahier de note et d'une liste de questions face à une assemblée regroupant les habitants du plus jeune au plus âgé, hommes et femmes, du quartier nord comme du quartier sud, venus par curiosité, respect et gentillesse. Nous avons, avec eux, abordé différents thèmes : le manque de pluie, le dérèglement des saisons, les invasions destructrices de criquets, l'érosion... mais également l'accès à l'eau et au bois. Nous apprîmes que cette année avait été catastrophique en terme de récoltes. Les pluies ont tardé à venir, réduisant de trois mois la saison des pluies. Arthur, le fringuant doyen du village nous a confié ne pas manger à sa faim et avoir eu une production réduite de plus de la moitié. Le sujet plus original fut celui des épisodes d'invasion de criquets encore dur à expliquer mais dont l'appétit dramatique dévaste les parcelles des agriculteurs, réduits à manger leurs agresseurs volants.

Julia, face à la foule durant le focus groupe


La rivière à proximité de Ambatofotsy

Par la suite, nous avons assisté à la bénédiction du sol qui attendait une nouvelle construction de maison, ou plutôt d'une petite bâtisse d'environ 15m². Dès la fin de la prière, une vingtaine de jeunes armés de sortes de pelles creusent en cadence les fondations à un rythme digne des djembés. En quelques minutes, le trou est creusé. Dans environ 2 mois, la maisonnette sera terminée après un travail réguliers des membres du village avec les moyens du bord. Accompagnés de Tonton Dapierre, Henry et le fils de Tonton Jeannot, nous partons à quelques minutes de marches du village pour rejoindre un cours d'eau. Ils nous font part de leur souvenirs de baignade dans un cours d'eau qui aujourd'hui n'atteint que difficilement la cheville. Ils nous parlent également de leur idée de barrage, nous demandent des conseils et si le projet nous semble intéressant. Très méfiant par rapport au projets de barrages artisanaux et au manque d'études, nous leur faisons par des risques. Ils nous font ensuite un débrief sur comment établir des demandes de subventions et des appels à projet à Madagascar… ce n'est pas une mince affaire !


Le soir, à la nuit tombé, nous retrouvons notre famille d'accueil de choc composée des éternels Tonton Jeannot, Tonton Dapierre et Henri pour discuter de ce que nous avons vu à Ambatofotsy, sur la source, le problème de déforestation et d'érosion, leur projet de barrage… Nous apprenons que nos compères sont déjà conscient de la nécessité de reboiser et nous font part de pratiques ancestrales. Jeannot plante annuellement 50 arbres et Pierre a acheté 30 pousses d'eucalyptus, malheureusement, seuls 4 ont poussé. Face au faible rendement, à l'investissement à long terme et au coût des jeunes pousses (400 Ariary = 0,11 euros, sachant que le revenu quotidien moyen d'un malgache est inférieur à un euro) rendent difficile l'implication des populations rurales qui peinent déjà à se nourrir. Méfiant devant le projet de barrage ou de raccordement coûteux à une source située à 6km, nous parlons à Tonton Dapierre, qui est chef du village, du projet de récupération des eaux de pluies que nous avons vu en Afrique du Sud, dans la communauté de Msobomvu. L'idée semble l'intéresser. L'investissement est moindre, plus durable et sûr. Nous espérons que ce partage sera bénéfique au village qui nous a si généreusement accueilli. Avant de partir, Tonton Jeannot nous souhaite un bon retour à Tana et un bon retour sur notre île. La soirée se termine donc sur un rire général.


Difficultés sur la route et équipe de choc en action

Mercredi 28/06, C'est en pensant naïvement avoir fait le plus dur avec le trajet aller que nous nous préparons tôt le matin. Après un départ à 7h du matin, à 10 dans une voiture 7 places (8 Hommes et 2 poules) et après plusieurs difficultés qui paraissent infranchissables pour les européens que nous sommes, nous atteignons « Maville », 5km plus loin. Il est alors 8h30. Guy a pu nous démontrer ses talents de pilote et l'équipe, qui nous accompagne pour nous dépêtrer de chaque situation, nous a fait preuve de son ingéniosité, de sa solidarité et de son humour. Mais ça ne s'arrête pas là ! Malgré des trous moindres, une piste malgache reste un piste malgache. La compagnie des troupeaux, les secousses mettant à mal les amortisseurs mais également les estomacs de Voire et de sa sœur nous accompagnant sur le retour, perturbent le convoi. Ainsi, c'est à 13h que nous regagnons la route asphalté. Depuis notre départ nous avons donc parcourut 36km en 6h ! Après un repas mérité, un gonflage des pneus et un refroidissement du moteur, nous partons pour la fin du voyage. Nous arrivons à environ 18h chez Henry, soit après 11h de route pour 187km. Nous voyant arriver épuisés, la famille fait chauffer de l'eau avant de nous offrir une bonne douche au sceau ainsi qu'une bière pour dépoussiérer la gorge malmenée! A partir de ce séjour à Ambatofotsy, nous réalisons que voyager à Madagascar sera plus difficile que dans les autres pays !


Jeudi 29/06, Repos. Après cette expérience dans la campagne malgache, nous profitons d'une journée de pause dans notre emploi du temps pour avancer sur nos différents travaux de notes, de retranscriptions d'interviews et rattraper nos retard sur la rédaction ce journal de bord tant apprécié.


Ville de Tananarive

Vendredi 30/06, nous partons à la recherche du centre de l'association WWF dont un rapport très intéressant sur les impacts du changement climatique sur les populations nous intéresse. La famille de Henri nous avait prévu tout un tas de trajets de bus différents pour nous éviter de marcher. Toutefois, à l'aide du gps nous voyons que le bâtiment est relativement proche du centre ville que nous avions déjà visité. Effectivement, mis à part la traversée d'un tunnel dans lequel stagne un nuage grisâtre, irrespirable et irritant de pollution, nous trouvons facilement le centre de l'association. Très bien accueilli, nous repartons avec énormément de lecture et une personne à contacter qui travaille dans un autre centre, à proximité du ministère de l'environnement. Après un repas choisi astucieusement sans riz, nous partons pour l'ONE (Office National pour l'Environnement). Cette institution, qui travaille pour le ministère de l'environnement, a effectué un suivi de l'état des forêts de l'île qui diminuent drastiquement, et effectue des dossiers, des requêtes qui sont ensuite soumis aux décideurs.


Samedi 01/07, tôt le matin, la fille de Henri et ses deux enfants arrivent. L'occasion pour Henri et sa femme, surnommé « Bébénini » (à traduire par « mamie-maman »), de nous emmener dans leur maison de campagne à quelques kilomètres de Tana. A notre retour, un peu après midi, nous allons prendre un repas qui restera pour nous une expérience assez particulière. Henri, qui s'est une fois de plus refuser de nous voir manger du riz, a décidé de faire une journée sans riz. C'est pourquoi il a été remplacé par des pommes de terre. Du riz, s'est tout de même retrouvé sur la table, chose étonnante pour nous vu la quantité de pommes de terre. Nous allons vite comprendre pourquoi. En effet, les jeunes présents ne se sont servis que du riz allant même parfois jusqu'à refuser de manger des tubercules. Henri nous explique alors que pour un malgache, le riz est non seulement l'ingrédient principal mais qu'il leur est également presque impossible d'envisager un repas sans. Autan dire que ce midi là, on a eu droit à un bon rab' de patates.


Dimanche 02/07, pour la première fois depuis mi-mars et notre passage à Agoudal, la météo ne nous motive pas à sortir (on devient aussi probablement difficiles). Nous profitons de cette journée pour travailler, car à quelques semaines des retrouvailles avec les autres groupes, le travail s'accumule de plus en plus.

Rabefitia Zo, ingénieur en chef de la météorologie

Lundi 03/07, nous tentons notre chance au centre de météorologie de Tana. Là, sur place, nous rencontrons Rabefitia Zo, ingénieur en chef de la météorologie. Ce fut pour nous l'occasion d'en apprendre davantage sur ce que sont les modèles prévisionnels, les différents scénarios. Nous avons également, avec lui, abordé différents phénomènes, ainsi que les tendances et les risques pour l'île de Madagascar. Il nous a également éclairé sur les cyclones qui sévissent régulièrement et sur les changements concernant ces vents violents. Avec lui, nous avons enfin compris l'origine des essaims gigantesques de criquets dignes des « Oiseaux » de Hitchcock. Il nous a affirmé que ces phénomènes dévastateurs et imprévisibles témoignent bien d'un changement dû au climat qu'il nous a rigoureusement détaillé. L'après midi, nous cherchons en vain à rencontrer notre contact au WWF. En effet, leur centre proche du ministère ne se situe pas dans cette antenne mais dans un autre quartier . Rien de grave, nous reviendrons à la charge demain !


Taxi old school dans Tana

Retrouvez-nous la semaine prochaine pour de nouvelles anecdotes de Madagascar !


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