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Journal de bord - Team Asie - Semaine 16

Journal de Bord ( 3-13 juillet), depuis le Népal.

Un de nos contacts travaillant à l'ICIMOD (International Center for Inclusive Moutain Development) que nous visiterons plus tard, nous avait conseillé d'aller voir des lacs glaciaires dans une région proche de l'Annapurna. En effet, il s'agit d'un sujet que nous aborderons lors de notre future rencontre. Il aurait ainsi été intéressant d'aller prendre des images pour le documentaire, malheureusement, ces lacs ne sont pas accessibles en période de mousson.

Cependant, il nous fallait quand même des images de montagne pour le projet, et désireux de découvrir les paysages et la culture locale, nous avons donc décidé de nous rendre dans les Annapurna pour un trek d'une semaine, accompagnés d'un guide Népalais parlant couramment français. Pour la petite histoire, notre guide Indra s'était rendu à Etel, commune d'où Tom est originaire, et nous avons obtenu son contact via des amis en commun ! Thomas, également étudiant à l'ENSE3, et stagiaire en Inde, nous a rejoint pour l'occasion à la dernière minute.

Au total, nous avons effectué 6 jours de marche. Etant en période de mousson, nous n'avions aucun mal à trouver de la place dans les "lodges", abris pour marcheurs présentes tout le long du trajet.

Nous sommes partis en bus de Katmandou le mercredi 5 juillet à 7h du matin en direction de Pokhara, qui se situe à 200km. Nous sommes arrivés vers 15h30 environ, après plusieurs pauses sur la route qui s'enfonçait progressivement dans les montagnes. Arrivés à Pokhara, nous nous sommes ensuite dirigés vers le village de Phedi où, sous un léger crachin, nous avons commencé notre ascension vers le premier gîte (lodge) à Dhampus. Nous avons mis un peu moins de 2h pour grimper les nombreuses marches et passer de 1100m à 1650m.

Première montée en direction de Dhampus

Le lendemain matin, sous une belle brume, nous avons entamé notre première grosse journée avec près de 7h de marche pour aller de Dhampus à Jhinu situé à 1710m, avec une redescente à environ 1450m. Nous avons traversé les villages de Pothana, Pittam Deurali, Bhedi Khaka, Tolka, Landruk et New Bridge. Nous avons ainsi fait connaissance avec les nombreuses sangsues, présentes en très grande nombre sur la route. Fort heureusement, Indra avait quelques astuces à base de sel et de tabac mouillé pour les faire fuir ou les tuer ! Le soir, nous avons donc dormi à Jhinu, en profitant d'une belle vue sur les montagnes et d’un bon Dhal Bat, plat local composé de riz, pommes de terres et lentilles !

Pause thé à Chomrong !

Le vendredi matin, nous nous levions tôt pour prendre une douche aux « hot springs » situé à 20mn de Jhinu, près de la rivière. Les bassins étaient malheureusement non accessibles à cause de la forte pluie tombée ces derniers temps qui ont enseveli les bassins de sable. Ensuite, nous avons pris notre petit déjeuner et sommes partis vers Dovan situé à 2500m d'altitude. Nous avons du monter encore une belle rangée d'escaliers pendant 7h avant d'arriver au gîte le soir ! Nous sommes ainsi passés par Chomrong, Sinuwa puis Bamboo avant d'arriver à Dovan.

Machhapuchhre

Le samedi matin, nous avons pu profiter au lever du soleil d'une belle vue sur le massif du Machhapuchhre, avant d'entamer la dernière grosse journée de montée qui fut assez difficile notamment l'après-midi, car l'oxygène commençait à manquer à partir de 3000m environ. Nous sommes arrivés dans l'après-midi après 5/6h de marche au Machhapuchhre Base Camp, situé à 3700m d'altitude, encore sous un brouillard persistant.

Le dimanche, réveil à 3h30 du matin pour ceux qui ne souffraient pas du mal aigu des montagnes, pour se rendre à l'Annapurna Base Camp situé à 4130m et ainsi pouvoir admirer les massifs de l'Annapurna . C'était malheureusement sans compter la pluie et les nuages qui ont perturbé le lever du soleil...

Photo de groupe avec Indra, notre guide

Nous avons ensuite entamé la descente pour passer la nuit à Sinuwa, où l'air était beaucoup plus facilement respirable car le village est situé à 2340m. C'était par contre le retour de nos amies les sangsues qui se sont délectées de notre de sang tout frais et plein d'oxygène !

Lundi, c'était la dernière grosse journée de « descente » où nous sommes redescendus de 2340m à 1940m... et aussi de remontées car à chaque fois nous remontions les collines pour redescendre aussitôt ! Nous sommes ainsi arrivés à Ghandruk sous une pluie battante.

Tout au long du voyage, nous croisions quotidiennement de jeunes Coréens avec qui nous avons sympathisé, qui nous ont appris quelques mots coréens utiles !

Repas avec nos amis Coréens

Mardi, nous nous sommes rendus à Pokhara pour visiter la ville, notamment le lac Fewa, les chutes Devis (appelé après qu'un touriste suisse se soit noyé dans le torrent en période de moussons…), et un temple situé dans une grotte. Nous avons aussi visité un « musée de robotique » où la vie de Siddharta Gautama (Bouddha) était contée à travers plusieurs « spectacles » de robots... le moins qu'on puisse dire c'est que c'était très original !

Le soir, nos amis coréens nous ont invité à manger dans un restaurant de leur pays, c'était l'occasion de déguster des spécialités culinaires que nous ne nous connaissions pas, comme le « Sam-gyop-sal » (orthographe approximative...)

Le mercredi 12 juillet, nous sommes revenus de Pokhara à Katmandou, en partant à 7h30...et en arrivant à 17h30 ! Nous avons donc fait 10h de route pour effectuer 200km soit une belle moyenne, n'est-ce pas ?

Enfin, le jeudi 13 juillet, nous avions rendez-vous avec l'ICIMOD. Grâce à Maxime Litt, avec qui nous étions en contact depuis plusieurs mois. Ce centre intergouvernemental basé au sud de Katmandou emploie des chercheurs du monde entier pour travailler sur de nombreuses thématiques liées à la région Himalayenne.

l'ICIMOD

Le matin, nous avons ainsi rencontré Abid Hussain et Lipy Adhikari, spécialisés dans l’agriculture et la sécurité alimentaire en zones montagneuses. Plusieurs facteurs tels que la globalisation, l’aspiration à un autre modèle de vie ont poussé à l’adoption de pratiques non résilientes et non adaptées aux conséquences du changement climatique.

Nous avons ensuite pu échanger avec Soumyadeep Banerjee, spécialisé dans l'étude des flux de migration et ses impacts sur les stratégies d’adaptation au changement climatique. En effet, dans certains villages ruraux, jusqu’à 40% des hommes ont parfois quitté les lieux pour trouver un emploi en ville ou à l’étranger, laissant ainsi la responsabilité du travail agricole et de la gestion des foyers aux femmes, enfants et personnes âgées.

L’après-midi, Mr Samjwal Bajracharya. nous a expliqué les principes de formation des lacs glaciaires, phénomène intensifié par la fonte accélérée des glaciers. Certain de ces lacs menacent de céder et de causer de dramatiques dégâts en aval, matérielles et humaines. Le suivi de telles formations est capitale pour assurer la sécurité des personnes

Finalement, c’est avec une interview de Maxime Litt que s’est terminée notre journée. Nous avons pu échanger sur l’hydrologie, la glaciologie et l’influence de la chaine Himalayenne sur les régions situées en aval et dans lesquelles résident 1,3 milliard de personnes.

Echange avec Maxime Litt

De manière générale, tous les scientifiques rencontrés nous ont expliqué la complexité des sujets abordés. Souvent directement associée au changement climatique, la fonte des glaciers constitue par exemple un phénomène plus complexe qu’elle peut y paraître et est influencée par une multitude de facteurs parfois très complexes.

La semaine prochaine nous nous rendrons dans une ferme spécialisée dans la permaculture à 50km au Nord de Katmandou avant de finalement rentrer en France après 4 mois et demi bien remplis !


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